Thérapies de conversion, une députée en guerre !

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Électrochocs, jeûnes forcés, prières, exorcisme, piqûres de testostérones, isolement forcé … Les thérapies de conversion peuvent aller loin et laisser beaucoup de séquelles ! Ces thérapies sont pour la plupart moins violentes physiquement qu’aux États-Unis où on en entend beaucoup parler, mais restent très intenses sur le plan psychique. Pour la France, elles sont en majorités réalisées dans des espaces religieux, par des associations ou par des « médecins » qui usent de leur pouvoir et avis personnel. Bien souvent, l’entourage des victimes est complice, puisque ce sont eux qui encouragent ou qui envoient les personnes en consultations ou dans ces centres de thérapie. Ces victimes ? Des adolescents, de jeunes adultes, à qui l’on fait croire que leur sexualité est une maladie. Rencontre avec Laurence Vanderberck-Mialon, députée qui construit un dossier pour interdire ce genre de pratiques, en collaboration avec Bastien Lachaud.

« C’est dramatique, ce n’est pas un sujet à prendre à la légère. Les thérapies de conversion touchent au plus profond de l’être. »

Pourquoi vous investir dans l’arrêt de ces conversions ?  

Parce qu’en 2007, un jeune homme m’a contacté sur Twitter, à ce propos. Avec des recherches sur internet et après avoir entendu des victimes et m’être rendue compte que dans le code pénal, il n’y avait pas de réponses apportées à ce genre d’infraction, il me semblait important de travailler là-dessus pour les interdire.  

Comment procède-t-on à l’élaboration d’un dossier comme celui-là ? 

C’est très long ! Il faut convaincre de la nécessité du travail. Ces « séminaires de guérison » se font de manière très discrète. Les gens qui organisent ça ne le font pas directement. Ils vous amènent vers quelqu’un qui connait quelqu’un, puis dans une église évangéliste par exemple, ou dans un centre, puis ailleurs. C’est sans fin et ça complique le processus de ce dossier. 

On essaie d’entendre tout le monde. Les victimes bien-sûr. Toutes les institutions qui ont un lien avec la recherche et l’observation de ces thérapies, comme le Conseil de l’Ordre des Médecins. On a entendu un juriste docteur en droit qui nous aide à savoir s’il est nécessaire de créer une infraction unique pour ces faits ou s’il fallait se « contenter » de ce qui existe déjà dans la loi. On va aussi entendre des associations. J’aimerais bien trouver les familles, les parents qui auraient regretté d’avoir amené leurs enfants à ces instituts, qu’ils soient religieux ou médicaux. 

Retrouvez la suite de cet entretien dans le nouveau numéro de Garçon Magazine disponible en cliquant ici.

Damien Guignard

Passionné de musique, de théâtre, de littérature et de culture de manière générale, j'aime rester à l'affut des nouveautés musicales, mais aussi des droits LGBT.
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