« Un enfant, s’il est aimé, qu’importe par qui, s’épanouira forcément » (Maelle)
J’ai passé les premières années de ma vie avec ma mère et mon père. Puis il est parti vivre en Angleterre pour le travail. On a toujours gardé contact. Vers mes 4 ans, ma mère a revu une ancienne amie de lycée avec qui elle s’est mise en couple. Ça a duré 12 ans. Comme j’étais petite, je n’avais pas du tout conscience de la notion sexuelle et le fait que ma mère soit avec une femme était parfaitement naturel pour moi.
Au début forcément, ça a été difficile de ne pas avoir mon père prêt de moi, malgré la distance on était proches. Le temps a passé et tout a fini par prendre place. Quand on est enfant, on s’adapte. Je n’ai jamais manqué de rien. J’ai toujours eu des figures masculines dans mon entourage, avec deux grands-pères dont j’étais très proches. Le fait d’avoir grandi avec deux femmes n’a pas eu d’impact sur l’opinion que j’ai des hommes. C’est en grandissant et en m’intéressant davantage à l’actualité, au féminisme, que je suis devenue méfiante à l’égard des hommes extérieurs à ma famille.
Mon enfance a été des plus banales. J’ai joué, j’ai eu des amis, j’ai mangé des gâteaux (mais pas trop). Je n’ai jamais eu conscience que ma situation était « atypique » jusqu’au collège où je me suis moi-même mis des barrières par peur du regard des autres. Avec le recul, je me dis que c’était totalement ridicule. Je pense qu’on a tous un peu honte de nos parents à cet âge…