En Pologne, trois militantes lesbiennes sont passées devant la cour de justice, mercredi 13 janvier. Elles encourent jusqu’à deux ans de prison pour avoir profané la Vierge Marie.
Controverse ! La Cour Pénale de Pologne a jugé trois militantes lesbiennes, Elzbieta P., Anna P. et Joanna G, mercredi 13 janvier. En cause, le tribunal les accuse d’avoir profané la Vierge Marie avec les couleurs du drapeau LGBTQI+, prenant appui sur l’article 196 du code pénal. “Dieu nous en garde, non, je ne plaide pas coupable d’avoir offensé les sentiments religieux.”, a déclaré Elzbieta P. à des journalistes avant le début de l’audience, pour se défendre. “Je ne crois pas qu’un arc-en-ciel puisse offenser quoi que ce soit ou qui que ce soit. Je n’ai pas commis de crime.”, a-t-elle ajouté, citée par l’agence de presse polonaise PAP. Les trois jeunes activistes risquent jusqu’à deux ans de prison, sur la base de ces faits.
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L’audience judiciaire intervient près de deux ans après les faits. En Avril 2019, les trois militantes collent des affichettes sur des poubelles et les portes de toilettes mobiles, à proximité de l’église de Plock. Signe de leur opposition à la politique répressive et anti-LGBTQI+ du pays, on y voit une auréole arc-en-ciel sur la tête de la Vierge de Czestochowa. C’est le comble de l’offense pour la société. Dès lors, la mouvance identitaire devient la cible de la droite conservatrice, en particulier Jaroslaw Kaczynski, et de l’Église catholique. Lors de l’arrestation des militantes, le ministère de l’intérieur a exprimé sa joie. « Aucune péroraison sur la liberté et la ‘tolérance’ ne donne droit à qui que ce soit d ‘offenser les sentiments des croyants« , déclarait-il alors sur Twitter.
Des soutiens montent au créneau
Suivant ce jugement en cours, six ONG internationales ont manifesté leur soutien aux trois militantes lesbiennes. Elles ont pointé une certaine persistance des autorités à réprimé le droit de s’exprimer librement. « Ces poursuites arbitraires ne sont pas un cas isolé. On assiste à de plus en plus d’atteintes graves aux droits des activistes qui militent pour défendre les personnes LGBT+. Cette stratégie de harcèlement doit être dénoncée par les ambassades des pays européens et des institutions européennes« , déplore le responsable d’Amnesty. Le jour de l’audience, un rassemblement de personnes a manifesté son soutien aux militantes, brandissant une banderole aux couleurs arc-en-ciel. « L’arc-en-ciel n’offense pas. », pouvait-on notamment y lire.