LGBTIphobies : la baisse des témoignages est-elle un mauvais signe ?

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SOS homophobie a dévoilé son rapport annuel sur les LGBTIphobies, lundi 17 mai. L’association a constaté une baisse assez significative des violences et discriminations en 2020, ce qui leur semble problématique.

Comme chaque année à l’occasion du 17 mai, SOS homophobie a publié les chiffres de son enquête sur les LGBTIphobies. À ce titre, l’association a, pour la première fois en cinq ans, remarqué une diminution des signalements, passant de 2396 (2019) à 1815 (2020). Ce qu’elle interprète comme étant problématique. « Les conséquences hors du commun de la situation sanitaire sur le fonctionnement de la société, et donc de notre [structure], ont forcément eu un impact sur les prises de contact. », mentionne l’organisation communautaire dans les lignes de son rapport.

Une situation très confinée

Chiffres à l’appui, le rapport révèle ainsi les différents contextes d’apparition des LGBTIphobies. En ce sens, les violences et discriminations sont majoritairement intervenues dans les espaces de vie, à commencer par le cercle familial et entre voisins (13%). Conséquence des confinements à répétition et du recours massif au télétravail, les déclarations d’agression ont connu une certaine stabilité, sinon une baisse dans les lieux publics (10% en 2019, contre 9% en 2020) et en entreprise (9% pendant ces deux années). 

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Enfin (ce qui est une surprise), les actes anti-LGBT ont nettement diminué sur internet, passant de 30% à 23%. Sur le volet humain, les personnes cisgenres ont davantage subi des discriminations, notamment en raison de leur orientation sexuelle. À raison, les hommes ont été 69% à signaler ces actes (près de 80% d’entre eux sont “spécifiques” et concernent les gays), contre 19% pour les femmes. La plupart du temps, elles se manifestent sous la forme d’insultes (49%) et de rejet (65%). 

Des témoignages troublants…

Patrick vit avec sa mère dans une maison mitoyenne de celle de leur voisine. Depuis leur arrivée cette année, celle-ci l’insulte chaque fois qu’elle le croise : « sale pédé », « enculé », etc. Elle a déjà frappé sa parente et aussi tenté d’écraser Patrick avec sa voiture. Les anciens propriétaires, gays, sont partis à cause d’elle. Patrick a déposé plainte, mais la gendarmerie ne se déplace plus quand il les appelle. Il a peur et n’ose plus sortir de chez lui.

Christophe rencontre de plus en plus de problèmes avec l’un des voisins de son bureau, depuis que celui-ci a découvert son homosexualité. Après les injures et les menaces, Christophe a remarqué qu’il avait gravé sa plaque professionnelle des lettres « PD »

Arnaud, 45 ans, raconte le cauchemar vécu depuis qu’il s’est séparé de sa femme, qui connaissait sa bisexualité : « Je suis kiné, elle connait tous mes patients et elle a parlé à plusieurs d’entre eux de ma vie privé. Elle a révélé à certains d’entre eux que je suis gay. Elle sait que je suis en couple avec un jeune homme de 18 ans et elle m’a même envoyé des textos pour dire que je me suis servi d’elle ». 

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