Ce mardi, le parlement de Hongrie a adopté une réforme visant à suspendre l’accès aux contenus homosexuels aux jeunes. Un tournant qui fait, une fois de plus, reculer les droits LGBTQI+ dans ce pays de l’UE.
Un acharnement de plus ! En Hongrie, 157 député.e.s, comprenant évidemment des membres du parti majoritaire, le Fidesz, ont voté un amendement contre ce qu’ils considèrent comme la propagande gay. « La pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement des organes génitaux et l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans. », proclame le communiqué qui résume la réforme. En ce sens, le gouvernement entend « protéger les droits des enfants ».
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Ce revirement en arrière intervient quelques mois après un précédent projet de loi. En décembre 2020, l’exécutif avait appliqué une mesure pour abroger la possibilité, pour les couples LGBT, d’adopter, de même que la reconnaissance de la modification du marqueur à l’état-civil. Une situation qui n’avait pas laissé la communauté indifférente, de même qu’aujourd’hui.
Le 14 juin, en effet, cette dernière a défilé pour dénoncer la présentation de la réforme. « Ce type de propagande permanente fait que les gens sont perdus. Et mélanger l’homosexualité avec les crimes sexuels est dégoûtant », a confié un manifestant, Attila Kelemen, psychologue scolaire à l’AFP. Une revendication que les élu.e.s n’auront pas prise en compte.
Un grand amalgame
Dans les lignes, le texte entend mettre un terme à toute forme de diffusion de la « promotion » homosexuelle. Ainsi, comme le stipule le document de 11 pages que l’AFP a consulté, les dispositifs de communication et les mentions liées aux personnes LGBTQI+ seront enlevés des espaces publics et des programmes éducatifs.
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Toutefois, une partie de la réforme institue l’idée les rapports sexuels intracommunautaires équivalent à de la pédophilie, ce qui vient compromettre les nombreuses revendications que les activistes ont entreprises pour éviter l’usage de cette ambiguïté. Et pourtant… « Il devient de plus en plus inconfortable de vivre ici, pas seulement pour les gays, mais pour tout le monde en fait », a déploré Attila Kelemen. Tristesse !